13 mars, 2024
• Mme Amélie Lemay, enseignante
L’intégration de la technologie en classe et la motivation chez les jeunes
Force est d’admettre que les jeunes sont très attirés par tout ce qui touche à la technologie. Ils vivent avec cela depuis leur naissance et cela fait partie intégrante de leur réalité. En tant que pédagogue, il est normal de se poser la question du bien fondé de la technologie dans nos classes. Quelle est la valeur ajoutée pour mes élèves ? Comment puis-je intégrer les nouvelles technologies pour motiver davantage mes élèves ? Auront-ils réellement une motivation plus grande en utilisant les technologies ?
Intégration de la technologie
La technologie est un outil et comme tout outil, la manière dont il est utilisé est d’une grande importance sur le résultat obtenu. Les recherches ne s’entendent pas toutes concernant les bienfaits de l’intégration des TIC. Nous savons par contre que de substituer une tâche traditionnelle par un outil technologique n’a pas une plus-value singulière. Par contre, la pédagogie qui utilise la résolution de problèmes, la coopération chez nos élèves et la pédagogie par projets sont des exemples qui donneront des résultats visibles chez les apprenants. (Knoerr, Hélène, 2005)
Motivation réelle chez les jeunes
Les élèves d’aujourd’hui sont nés avec la technologie, avec internet. Pour eux, cela fait partie intégrante de leur vécu. Ils n’ont pas vécu, comme plusieurs adultes, l'avant Internet et l'après. Ils sont donc habitués à être régulièrement devant un écran. Est-ce que cela fait d’eux de bons citoyens numériques motivés à apprendre avec cet outil ? La motivation est en général très présente, mais l’enseignant est très important pour bien encadrer les apprentissages sur ce nouveau médium. L’élève n’a pas tous les droits sur cet outil. Une fois les règles bien instaurées et les bases technologiques acquises, les gains seront au rendez-vous. Mais soyons honnêtes, cela demande beaucoup de travail et de constance au départ pour amener les élèves à être autonomes et efficaces sur ce médium. Est-ce que l’énergie investie en vaut le prix ? À mon avis, oui, tout à fait ! Une fois les bases comprises, l’enseignant sera à même de constater les bienfaits de la technologie. Il pourra réaliser des rétroactions rapides à ses élèves et il pourra créer des tâches dans lesquelles ceux-ci seront davantage autonomes. La coopération dans les travaux sera aussi facilitée par le partage des documents. Surtout, les élèves auront hâte de travailler ! Ils auront le goût de s’investir dans des projets stimulants. Est-ce que cela veut dire qu’on relaie aux oubliettes le papier crayon ? Je ne pense pas, bien humblement. Malgré ma passion pour l’intégration des technologies, je crois encore qu’un équilibre entre le papier crayon et la technologie est l’idéal.
Un peu de vécu
J’ai débuté l’intégration des technologies au quotidien lorsque j’ai travaillé en concentration informatique en 6e année. Au départ, je me mettais une pression immense pour tout connaître sur chaque application et sur chaque logiciel que j’utilisais avec mes élèves. Au fur et à mesure que je prenais confiance en moi en tant que pédagogue, j’ai pris conscience que cette pression que je m’infligeais était bien inutile. L’important est de connaître clairement notre intention pédagogique. Ensuite, nous pouvons choisir un outil technologique qui correspond à notre intention d’apprentissage. Il n’est pas nécessaire de changer constamment d’application ou de logiciel. Les élèves peuvent devenir experts dans quelques outils ciblés, ce qui a pour effet de les rendre plus efficaces, créatifs et autonomes. De cette façon, même si vous n’êtes pas un expert en pédagogie numérique, vous pourrez l’intégrer au quotidien avec beaucoup plus de facilité et cela sera d’autant plus agréable.
D’ailleurs, les élèves peuvent nous aider dans l’intégration de nouveaux outils. Ils sont souvent très motivés par cette responsabilité. J’aime bien avoir des experts en classe qui peuvent aider leurs collègues. Ainsi, cela permet à l’enseignant de répondre davantage aux questions pédagogiques tandis que les experts répondront, au meilleur de leurs connaissances, aux questions technologiques. De plus, après chaque période de travail, je demande à un élève de venir nous montrer ce qu’il a découvert. De cette manière, tout le monde apprend comment utiliser l’outil et cela valorise aussi beaucoup les élèves. Nous devenons une petite communauté d’apprentissage où le partage et l’entraide sont des valeurs importantes.
Les projets intégrant les TIC sont grandement motivants pour les élèves. Ils sont, en général, très impliqués dans le processus. En début d’année, par exemple, j’ai régulièrement des élèves qui me mentionnent ne pas aimer l’écriture. Cependant, lorsqu’ils peuvent travailler en collaboration, intégrer des multimédias à leur récit, créer un livre interactif, écrire un scénario pour un cinéma d’animation, l’écriture devient tout à coup motivante pour plusieurs. Travailler les sciences et les mathématiques en utilisant Minecraft, Scratch ou en travaillant la programmation en robotique est aussi un gage de motivation pour plusieurs d’entre eux. Réaliser des balados, enregistrer des publicités, faire un film sur écran vert sont autant de façons de travailler la communication orale qui amèneront les élèves à être actifs dans leurs apprentissages. Nous pourrions poursuivre cette liste d’exemples encore longtemps. Des idées géniales d’intégrations des TIC dans nos écoles, il y en a énormément. Mais le but derrière tous ces projets, c’est d’amener les enfants à comprendre que la technologie n’est pas qu’un divertissement, elle peut permettre de créer, de résoudre des problèmes, d’apprendre et d’être motivé et mobilisé dans ses apprentissages.
Conclusion
En conclusion, l’intégration des technologies au quotidien dans notre pédagogie demande au départ un certain investissement de temps de la part de l’enseignant. Néanmoins, cela sera certes bénéfique pour motiver une nouvelle cohorte de jeunes à être actifs dans leurs apprentissages. L’important est de se respecter dans ce processus et d’y aller graduellement. La motivation est un puissant moteur pour le développement des compétences chez nos élèves.
Références
Knoerr, Hélène, (2005) TIC et motivation en apprentissage/enseignement des langues. Une perspective canadienne. Repéré à
TIC et motivation en apprentissage/enseignement des langues. Une perspective canadienne (openedition.org)
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